Contexte

Presque 133 mille personnes ont été touchées par la forme la plus grave de l’insécurité alimentaire aiguë au Burkina Faso, au Soudan du Sud et au Yémen.

En 2017 au moins 237 millions de personnes ont souffert de sous-nutrition chronique en Afrique subsaharienne. L’Afrique est le continent où le nombre des personnes qui souffrent de la faim croît rapidement. Au moins 130 millions des personnes supplémentaires auraient souffert de faim vers fin 2020 du fait de la crise sanitaire mondiale. Dans 55 autres pays et territoires dans le monde, au moins 75 millions d’enfants de moins de 5 ans ont souffert d’un retard de croissance et au moins 15 millions, d’émaciation, en 2020.

En RDC, environ 20 millions de personnes nécessitent une aide alimentaire d’urgence. La FAO et le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) estiment que la situation alimentaire de ce vaste pays d’Afrique centrale est désastreuse : 27,3 millions de personnes sont touchées par une insécurité alimentaire aiguë élevée, soit une personne sur trois. Ce qui fait de ce pays, d’après les deux organismes, le pays ayant le plus grand nombre de personnes nécessitant une assistance en matière de sécurité alimentaire au monde.

L’autre fléau qui frappe les populations de notre planète est la sœur jumelle de la faim. C’est-à-dire la pauvreté. En effet, 703 à 729 millions des personnes vivent dans une situation d’extrême pauvreté dans le monde, principalement en Asie et en Afrique Sub-saharienne. L’un des pays les plus touchés est pourtant riche en ressources naturelles. Il s’agit de la RDC. Malgré son potentiel, elle est le troisième pays le plus pauvre du monde. En 2018, par exemple, 73 % de sa population vivait sous le seuil de la pauvreté. Soit 60 millions de personnes. En d’autres termes, une personne sur six en situation d’extrême pauvreté, en Afrique subsaharienne, vit au Congo.

Si les tendances actuelles persistent, la réalisation des objectifs de Malabo 2025 et des Objectifs de développement durable (ODD) 1 et 2, consistant respectivement à éradiquer la faim d’ici 2025, ramener sous la barre des 3 % le taux d’extrême pauvreté dans le monde, et avoir une faim zéro, d’ici à 2030, sera sérieusement compromise.

La situation particulière du continent africain

Le cas de la République Démocratique du Congo (lieu de démarrage du projet et du siège international de Stopper la Faim et la Pauvreté)
Les conflits, la violence, arrivent en tête des principales causes de la faim dans ce pays. Raison pour laquelle les régions les plus affectées sont celles qui ont connu de violences ces dernières années.

Elles sont reparties principalement entre les provinces de l’Est du pays telles que (en allant du Nord au Sud) l’Ituri, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, le Tanganyika et vers le centre dans le Kasaï. A ceci il faut ajouter les inondations, les glissements de terrain et les incendies qui affectent des populations vulnérables tels que les réfugiés, les rapatriés, les familles d’accueil et d’autres catégories de personnes comme les ménages où les femmes jouent le rôle de cheffes de famille.
D’après la Banque mondiale, le fait que les habitants de la RDC sont plus attirés par le secteur de mines et de transport que par l’agriculture est l’une des explications à la pauvreté que connaît ce pays. Les agriculteurs congolais sont par ailleurs confrontés à des sérieuses contraintes de production dues à la mauvaise gouvernance.

Ce qui fait du Congo l’un des pays qui produisent le moins sur l’ensemble du continent. Il a également été observé que les familles pauvres sont plus nombreuses que celles des riches. Les premières comprennent deux fois plus des membres que les secondes, soit en moyenne 7 personnes contre 4.

Un autre facteur pouvant expliquer l’état de la pauvreté dans ce pays est la destruction du tissu économique due à certains maux de la société congolaise tels que la guerre, l’insécurité, les pillages, la corruption, le chômage de masses, l’urbanisation, etc. La partie Nord-Ouest du pays ainsi que la région du Kasaï sont durement frappées par la pauvreté, comme pour la faim, à cause des récents conflits qu’elles ont traversés. D’autres provinces touchées par l’extrême pauvreté sont Kinshasa, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, Kwilu, Lomami et le Haut-Katanga. La pauvreté en RDC peut être aussi expliquée par l’absence des politiques publiques pouvant inciter la population à se lancer dans certaines activités vitales, telle que l’agriculture par exemple, lorsqu’elle ne s’y adonne pas de manière spontanée.
Quel que soit le pays, parmi les facteurs aggravants de la faim et de la pauvreté, il y a les problèmes liés à l’éducation, la corruption, la croissance démographique, la Covid-19. Les conséquences sont nombreuses dont notamment l’exode rural et l’immigration.